Franà§ois-Charles écrit de Londres à son oncle Joseph-Dominique-Emmanuel Le Moyne de Longueuil habitant au Canada. Il explique avoir dà» emprunter la somme de 20 guinées à M. Robertson, somme tirée sur son compte, en espérant que son oncle comprenne sa situation économique difficile. Il y fait mention des affaires des colonies (St-Domingue) qui vont toujours très mal.
Activités économiques, réalités politiques
Londres ce 25 février [1797][1]
Mon très cher oncle
Vos bontés pour moi, me font espérer que vous
trouverez bon l’emprunt que l’étà¢t malheureux
o๠je me trouve, me force de faire à Monsieur
Robertson, que je suis assez heureux pour rencontrer
a Londres. Veuillez croire mon cher oncle qu’il
ne faut pas moins qu’une circonstance aussi
critique pour me porter a faire une semblable
démarche, elle répugneroit a ma délicatesse
si ce n’étoit vous, mon oncle, dont je reclà¢me
l’éxistence depuis près de deux ans sans
pension de mon négociant, les trentes louis
que vous avez eu la bonté de me faire
passer ont été employés a m’acquitter de
plusieurs petites dettes indispensablement
contractées dans un tems o๠j’etois sans un
sol.
Nos affaires des colonies vont toujours très
mal et j’ignore si jamais elles finiront a
notre satisfaction.
Adieu, mon très cher oncle, je vous écris à la
hà¢te, pour vous prévenir de ce que je viens
de faire et vous demande de nouveau
comme grace de voir ma demarche de bon
Å“il.
Veuillez offrir mes hommages respectueux à ma
très chère tante les agréer pour vous et faire
mes amitiés à toute ma famille.
De Beaujeu
P03/A.226, Fonds De Beaujeu, Centre d'histoire La Presqu'à®le