Le 15 décembre 1823, Louise-Josephte Chartier de Lotbinière, fille de Marie Munro et de Michel-Eustache-Gaspard-Alain Chartier de Lotbinière, seigneur de Vaudreuil et de Rigaud, épouse Robert Unwin Harwood à l'église anglicane Christ Church de Montréal. Au décès de son père, le 1er janvier 1822, Louise-Josephte hérite de la seigneurie de Vaudreuil.
L’histoire n’a retenue que peu de renseignements sur Louise-Josephte, cependant quelques lettres de sa correspondance personnelle nous sont parvenues. En lisant ses lettres, on découvre une femme attirée par la musique. Dans une lettre du 13 mai 1821, à une correspondante inconnue qu’elle nomme « Ma chère amie », elle la prie d’avoir la bonté de lui pràªter un livre « pour apprendre à pincer de la guitare » tout en précisant qu’elle « en aura bien soins ».
En aoà»t 1835, une épidémie de sauterelles dévorant le grain frappe la seigneurie de Vaudreuil. Cette année-là , Joseph Peck, instituteur de Vaudreuil, écrit à Louise-Josephte pour la prier de l’aider financièrement puisque le boulanger Joseph Lecomte menace de ne plus lui fournir de pain s’il n’acquitte pas ses dettes envers lui. L’instituteur supplie sa seigneuresse de lui « pretter 6 minots de bleds » qu’il affirme pouvoir régler sous peu. Le lendemain, Louise-Josephte lui accorde 8 minots. Il est vraisemblable de penser qu’une telle quantité de blé était destinée à nourrir les élèves de Joseph Peck.
à€ la mort de son mari, survenue en 1863, Louise-Josephte administre seule ses biens. En 1865, elle souhaite vendre son manoir et se tourne vers George-Étienne Cartier qui milite alors dans la coalition qui donna naissance à la Confédération de 1867. Dans une lettre du 14 juillet 1865, Cartier lui répond en précisant que le gouvernement n’avait pas l’intention de faire acquisition d’aucune propriété soit dans Vaudreuil, soit dans les environs. Le gouvernement militaire, écrit-il, est « occupé à faire des plans de fortifications de Montréal. Ces plans de fortifications pourront s’étendre jusqu’à Vaudreuil mais ne doivent pas àªtre exécutés immédiatement ». Il concluait en précisant que le gouvernement pourrait peut-àªtre acquérir sa propriété plus tard et qu’en attendant, il gardait la lettre de Louise-Josephte comme mémorandum. La dernière seigneuresse de Vaudreuil n’eut pas à vendre son manoir au gouvernement puisqu’il fut incendié en 1869. Le 7 octobre de cette année-là , Louise-Josephte s’éteignait à Vaudreuil.