Dans cette lettre rédigée de Senlis, Franà§ois-Charles écrit à George Gillespie, de passage à Paris. Il lui annonce qu’il a bien reà§u les deux mille livres que son frère Saveuse lui a fait parvenir par l’entremise de l’homme d’affaire Hart Logan. Il explique qu’il aurait souhaité recevoir une somme plus importante, mais que, depuis la Révolution, il s’est habitué à vivre modestement et qu’il est malgré tout reconnaissant à son frère de lui avoir fait parvenir cet argent.
Activités économiques
Monsieur[1],
J’ai reà§u les deux milles cent vingt
neuf livres[2] qui ont été le produit des
cent livres sterling que mon frere m’a fait
passer par Mr Hart Logan[3]; il est
de toute justice, Monsieur, que vous
vous soyez conformé aux intentions
de ce négociant. Sans doute que dans
la position affreuse à laquelle m’a
réduit la révolution, il m’eut été très
agréable de toucher une somme plus
conséquente que celle qu’on m’envoye;
mais habitué depuis des années a
vivre dans les privations, je me trouve
encore heureux du secours que m’offre
mon frere.
J’accepte avec reconnaissance, Monsieur,
l’offre obligeante que vous me faites
de vous charger d’une lettre pour
mon frere[4], je vous la fais passer
cy jointe et vous prie d’agréer tous
mes remercimens ainsi que la
considération avec laquelle j’ai l’honneur
d’àªtre, Monsieur,
Votre très humble et
obéissant serviteur
Le Cte de Beaujeu
Senlis, ce 22 février 1815.
P03/A.248, Fonds De Beaujeu, Centre d'histoire La Presqu'à®le