L’église de St-Télesphore compte parmi les joyaux du patrimoine de Vaudreuil-Soulanges. Ses trésors sont représentatifs de l’art religieux québécois du 3e quart du XIXe siècle.
Construite entre 1881 et 1882, l’église de style néo-roman possède un clocher en bois à double lanternes surmonté d’une croix. La faà§ade présente un parement constitué d’assises régulières en pierres de tailles bosselées et maintenues en place par 2 contreforts latéraux, surplombés d’éléments décoratifs figurant la terre supportant une croix. La base du clocher est percée d’une porte principale et de 2 portes frontales secondaires de style roman. Chacune des portes est rehaussée d’une fenàªtre aveugle figurant une demi-rosace coiffée d’un arc en plein-cintre d’inspiration néo-romane. La porte principale est surplombée d’un porche de pierre en saillie et de 2 niches érigées au-dessus des portes secondaires qui renferment des statues de saints rehaussant l’aspect monumental de l’édifice. Sous le bandeau décoratif qui orne la base du toit à double pans, on note la présence de 3 ouvertures décoratives disposées selon le màªme modèle que les portes sous-jacentes, ce qui ajoute à l’embellissement de la faà§ade. L’église a été bà¢tie selon les plans de la firme d’architectes Poitras et Martin.
L’intérieur de l’église est de forme rectangulaire et présente une nef à 3 vaisseaux, une voà»te en plein cintre avec un chÅ“ur en saillie et un chevet plat. La voà»te et les murs sont enjolivés d’un revàªtement de bois peint en 1894 par Toussaint-Xénophon Renaud et Edouard Meloche. Renaud et Meloche ont réalisé à St-Télesphore un travail d’une élégante finesse qui vaut à l’édifice une cote supérieure selon l’inventaire des lieux de culte du Québec. L’œuvre d’Édouard Meloche (1855-1914) est également considérable. Entre 1881 et 1892, il aurait décoré plus de 30 églises dont celle de St-Polycarpe dont les fresques furent masquées par Joseph Guardo en 1963. L’œuvre de Meloche est donc précieuse et dépasse les frontières, puisque ce peintre de renom a travaillé au Canada anglais, mais aussi parce qu’il fut reconnu et décoré parmi les 70 000 exposants présents à l’Exposition universelle de Chicago en 1893.
Dans le jubé de l’église se trouve un orgue J.E. Pépin acquis en 1906. A l’extérieur, signalons aussi la présence d’un calvaire original situé dans un cimetière aux arbres imposants.