Amédée écrit à ses grands-parents, Louis Liénard de Beaujeu et Geneviève Le Moyne de Longueuil, habitant au Canada. Il leur parle de sa tristesse de ne pouvoir àªtre réuni à eux et mentionne que cette réunion sera possible lorsque leurs affaires de St-Domingue seront réglées.
Activités économiques, organisation sociale, moyen de transport
Mon grand-papa, ma grand-maman.
J’éprouve un bien sensible chagrin de voir remis à une
époque plus reculée le moment de me réunir à des parens
que j’aurois tant de plaisir à connoà®tre[1]; à qui il me seroit
si doux déprouver toute ma tendresse! mais soyez persuadés
que quoique privé d’un avantage aussi flatteur; je ne
vous oublirai jamais. Le sentiment filiale que je ressens
pour vous, étant inné en moi, ne peut s’éteindre qu’avec
mon àªtre. Mes idées seront toujours tendues vers le sol que
vous habitez; cette terre devient ma patrie; d’ailleurs, mon
papa a toujours le projet d’aller vous rejoindre aussità´t
nos affaires finies[2] et mon à¢me ne faisant qu’une avec la
sienne, applaudit à ce dessein. en attendant un moment
aussi heureux, j’offre à l’Éternel les plus ferventes prières
pour qu’il vous conserve le bonheur et la santé. Veuillez
aussi ne pas m’oublier, me donner votre bénédiction je la
regarderai comme un vrai préservatif pour celui
qui a l’honneur d’àªtre,
Mon grand papa, ma grand-maman;
Votre très humble et très
soumis petit fils
P03/A.220, Fonds De Beaujeu, Centre d'histoire La Presqu'à®le