Club Winchester Jeudi – Sept 1919
Ma bonne vieille,
Je trouve une occasion pour
envoyer une lettre à la malle, et je m’empresse
de t’en écrire une petite. Je n’ai reà§u qu’une lettre de
toi. Est-ce que tes sentiments se refroidissent ? Je t’en ai
envoyé deux. Est-ce que mes sentiments se réchauffent.
Ici je suis encore seul, mais j’attends de la visite cette
après-midi. Ce sera moins monotone. Je pars
dans la minute pour la pàªche. Le temps est frais
ce sera moins fatiguant qu’hier. La pàªche ne porte pas
autant que l’année dernière. Il fait trop chaud.
J’attends Choquet de jour en jour, je ne sais ce qui peut le
retenir à la ville. Il m’avait promis de venir plus
vite que cela. Je suis toujours décidé de partir lundi
ou mardi prochain pour mon home, pour chez nous,
pour ma vieille. Sais-tu une chose que tu m’as fait
un grand plaisir par ta dernière lettre. Tu
m’expliquais tout ton amour pour moi en termes
magnifiques, et chaleureux, et tu arrivais à des
conclusions du temps passé. Sais-tu que tu sais encore
dire des choses qui font du bien au cœur.
Ma chère vieille, j’ai bien hà¢te d’àªtre avec toi,
de te tenir dans mes bras et de t’embrasser
de tout mon cœur. C’est toujours nouveau cela - et surtout
toujours bon. Je n’ai pas encore reà§u de lettre
de Béatrice. J’espère qu’elle est bien et de bonne humeur.
Quand tu iras à la ville, tu l’embrasseras pour moi
ainsi que sa mère.
Ma chère vieille, je t’embrasse
de tout mon cœur
Ton mari qui t’aime
Emery