Le 12 octobre 1702, le gouverneur de la Nouvelle-France, Hector de Callière, et l'intendant du Roy, Franà§ois de Beauharnois, concède la seigneurie de Soulanges à Pierre-Jacques de Joybert de Soulanges et de Marson. Le territoire englobe aujourd’hui les municipalités de Les Cèdres, Coteau-du-Lac, Pointe-des-Cascades et Saint-Clet.
Le premier seigneur de Soulanges est issu d’une famille influente puisque son père, Pierre de Joybert de Soulanges et de Marson, était administrateur en Acadie. Pierre-Jacques est également le beau-frère de Philippe de Rigaud, seigneur de Vaudreuil. Le 16 janvier 1703, 14 mois après son mariage, Pierre-Jacques décède de la petite vérole. Son épouse lui avait donné une fille, Louise-Geneviève, baptisée le 6 octobre 1703. Il semble que ce soit Louise-Geneviève qui accorde les premières concessions. Ainsi en 1719, Jean-Baptiste Cédilot et Marie-Barbe Rapin « demeurant dans la seigneurie de Mme de Soulanges » font baptiser leur fils Antoine. On retrouve également des familles Duquet, Malette, Chénier et Pérodeau dit Lafleur.
Louise-Geneviève épouse, à Montréal, le 19 octobre 1728, Paul-Joseph Lemoyne de Longueuil. L’alliance scelle le destin de 2 grandes familles de la Nouvelle-France, puisque Paul-Joseph occupe d’importantes fonctions dans la colonie comme gouverneur de Détroit et de Trois-Rivières. Le couple a 2 enfants dont Joseph-Dominique-Emmanuel surnommé le colonel. C’est ce dernier qui hérite du titre de seigneur de Soulanges. Décédé sans enfant le 19 janvier 1807, le colonel lègue ses terres à son neveu Jacques-Philippe Saveuse de Beaujeu. Le patrimoine demeurait donc dans la famille tout en renforà§ant l’alliance tissée lors du mariage contracté à Vaudreuil le 2 novembre 1802, entre Jacques-Philippe Saveuse de Beaujeu et Catherine Chaussegros de Léry.
Lorsque Jacques-Philippe Saveuse de Beaujeu meurt du choléra en 1832, son fils Georges-René devient le nouveau seigneur de Soulanges. Il choisit de s'établir à Coteau-du-Lac. Lors de l’adoption de la loi abolissant le régime seigneurial en 1854, Georges-René s'y oppose fermement et rédige màªme une pétition en date du 27 novembre 1854, dans laquelle il défend ses droits féodaux. Il fut également l’un des membres fondateurs de la Société historique de Montréal en 1858. Il est décédé dans son manoir de Coteau-du-Lac le 29 juillet 1865 à l'à¢ge de 55 ans et un mois.