Le 29 octobre 1672, Franà§ois-Marie Perrot, capitaine au régiment d’Auvergne et gouverneur de Montréal recevait, à titre de fief et seigneurie, l’à®le qui perpétue son nom. Le territoire englobe aujourd’hui les municipalités de Pincourt, àŽle-Perrot, Terrasse-Vaudreuil et Notre-Dame-de-l’àŽle-Perrot.
Attiré par le très lucratif commerce des fourrures, Perrot délègue ses pouvoirs à Antoine Lafrenaye de Brucy qui avait érigé dès 1671 un poste de traite au confluent de l’Outaouais et du St-Laurent. Cet endroit stratégique permet aux hommes de Perrot de trafiquer de l’alcool et d’intercepter les canots en route vers Ville-Marie. En 1676, Perrot accorde à de Brucy un fief de 10 arpents de front sur 30 de profondeur, ce qui permet à quelques colons comme Jean Lalonde et Robert Henry de s’installer dans l’à®le. En 1684, Franà§ois-Marie Perrot est nommé gouverneur de l’Acadie et vend sa seigneurie à Charles Lemoyne. Ce dernier décède subitement le 6 février 1685 et ses héritiers revendent la seigneurie à Joseph Trottier Desruisseaux qui ne tarde pas à la mettre en valeur notamment dans le secteur sud-est de l’à®le, la Pointe-du-Moulin. L’apport le plus considérable du nouveau seigneur est sans doute celui d’avoir ordonné la construction d’un moulin à vent. Ce moulin, qui est encore debout, fut construit entre 1705 et 1708 par le charpentier Léonard Paillé dit Paillard.
Au décès de Joseph Trottier, son épouse Franà§oise Cuillerier prend la relève avec brio. Sous son administration, la seigneurie connaà®t un premier essor significatif. En 1734, la seigneuresse obtient la permission de construire une chapelle dans l’à®le, construction entreprise vers 1740. En 1752, Jean-Baptiste Leduc, le gendre de Franà§oise Cuillerier, rachète la seigneurie vendue à la criée pour 10 000 livres. La seigneurie est victime des d’attaques des Iroquois qui, en 1746, massacrent 9 membres de la famille Desloges. En 1765, la seigneurie compte 289 habitants.
Le 7 février 1785, Edward William Gray fait saisir les propriétés de Jean-Baptiste Leduc, dont la seigneurie de l'àŽle-Perrot. Le 11 juillet, ses biens mobiliers et immobiliers sont mis en vente à l’encan public. Thomas Dennis en devient propriétaire pour la somme de 895 livres. Au décès de Dennis, pour la première fois depuis sa création, la seigneurie de l’àŽle-Perrot fut divisée en 2, ouvrant ainsi un nouveau chapitre de son histoire.