Après la Conquàªte de 1760, le territoire de l’actuelle municipalité de Ste-Justine-de-Newton est sous juridiction britannique. La création du canton est le résultat de la délimitation plus ou moins précise des frontières entre les seigneuries de Vaudreuil, de Soulanges, de Rigaud et de Nouvelle-Longueuil.
En aoà»t 1791, les autorités britanniques nomment ce territoire Township of Newton en hommage au savant Isaac Newton, constructeur du premier télescope utilisable. Philosophe à ses heures, il écrivit aussi des ouvrages théologiques et effectua des travaux d’alchimie qui influencèrent sa réflexion sur la gravitation universelle. D’autres sources affirment que ce nom rappelle plutà´t celui de Newton Abbott, une ville du Devonshire en Angleterre.
Dans ce canton vinrent s’établir plusieurs colons anglophones, notamment des miliciens de Glengary et plusieurs loyalistes de Lancaster, localité du Haut-Canada dans laquelle leurs familles s’étaient préalablement établies. à€ partir de 1791, après la création des provinces du Haut et du Bas-Canada, des problèmes surgirent au sujet des frontières du canton. La frontière fut délimitée vers 1795 en faveur du Bas-Canada.
Dès la fin du XVIIIe siècle, Joseph-Dominique-Emmanuel Lemoyne de Longueuil avait entrepris un développement plus marqué des seigneuries de Soulanges et de Nouvelle-Longueuil. Il avait concédé des terres aux limites actuelles de St-Polycarpe, de St-Télesphore et de Rivière-Beaudette. L’immigration écossaise fut assez importante puisque le seigneur sermonna Hyacinthe Lemaire dit Saint-Germain pour le retard qu’il avait pris dans l’arpentage dans la région. Il lui écrit le 12 octobre 1803:
« J’ai été à ma campagne dernièrement, et j’ai été des plus surpris de ne vous y avoir point trouvé, après m’avoir assuré au Captne que vous viendriez au mois de septbre. Vous avez manqué le plus beau temps du monde, et vous auriez fini agréablement votre ouvrage. Ceci me fait beaucoup de tort vu que les Écossais sont venus en bande me demander des terres. »
Ce n’est qu’au cours du XIXe siècle que, peu à peu, des habitants de souche canadienne occupent les terres du canton o๠ils sont assez nombreux pour s’organiser officiellement en municipalité, en 1855, et pour fonder une paroisse catholique en 1858, sous le patronage de Justine, une vierge martyre qui aurait été suppliciée à Nicomédie avec son compagnon Cyprien vers l’an 258 de l’ère chrétienne.