6 octobre 1800 : Lettre de Joseph-Dominique-Emmanuel à  Franà§ois-Charles

Résumé de la lettre

Joseph-Dominique-Emmanuel Le Moyne de Longueuil écrit à  son neveu Franà§ois-Charles de Beaujeu émigré à  Londres. Il s’étonne de ne pas avoir reà§u de nouvelles de sa part et du fait qu’il n’ait pas daigné répondre à  sa proposition de le faire passer au Canada avec son fils Amédée. Il ajoute qu’il a réglé la succession de sa femme en abandonnant tout à  son beau-fils, Pierre-Amable de Bonne. Il déclare également qu’il a acheté une maison et lui parle de son bataillon.

Mots clés

Relations familiales, activités économiques, activités militaires

Transcription


Page 1
Lettre du 6 octobre 1800, Joseph-Dominique-Emmanuel à  Franà§ois-Charles, page 1

Cliquez pour agrandir

Monsieur de Beaujeu. Montréal. 6ème octobre 1800.

Mon cher Beaujeu,

Je suis des plus surpris de n’avoir par reà§u de tes nouvelles cette
année, je ne sais pour qu’elle raison. Tu dois avoir reà§u la lettre
o๠je t’annonà§ois la mort de ta chere tante le vingt trois novembre
1798, et une de l’automne dernier.

Mais je m’apperà§ois depuis que je t’ai engagé de venir ici
avec ton fils nous trouvés, que cela nous coà»teroient moins et que tu
trouverois de l’argent pour ton passage. Tu n’a pas daigné me répon-
dre, et je n’en ai reà§u aucune depuis ce temps. Je t’apprendrai que j’ai
finis mes affaires avec mon beau fils, en lui abandonnant tout, j’ai
sortis de cette succession là  le bà¢ton blanc à  la main, j’ai été fort
heureux d’avoir des appointements, car j’aurois été obligé de
vendre une partie de ma seigneurie pour lui fournir le reste de ses
droits. M’en voila Dieu merci débarassé, je suis resté avec ce que
j’ai apporté en mariage, mes appointements et mes biens me mettent
à  màªme de vivre en me ménageant.

J’ai acheté ce printemps une maison qui me coà»te vingt
mille francs, et Dieu merci me voila chez moi. Je me flatte que
personne me mettra dehors, nous n’avons rien de nouveau jusqu’à 
présent, on parle beaucoup de paix et rien n’avance. Ton papa et ta
maman jouissent d’une bonne santé ; ils sont toujours au cap St
Ignace en bas de Quebec vis-a-vis de leur isle.

Je ne te fait point de détail du reste de la famille qui
sont en bonne santé ; ils sont à  màªme de t’écrire.

Mon bataillon ést divisé de tous les cà´tés, je suis resté
dans la ville de Montréal avec trois compagnies, le reste ést à 
Kingston, St Jean, Chambly, Soul[anges] et les 3 Rivieres. Voila
trois ans que nous sommes ici en garnison, il faut s’attendre ce
printemps d’aller autre part. Tu és à  màªme mon cher Beaujeu
de l’offre que je t’ai fait de venir avec ton garà§on, tu trouveras
toujours la maison à  ton service, ton fils recevra une aussi bonne
education ici qu’en Angleterre s’il veut en profiter, embrasse le
bien pour moi, et crois moi bien sincérement.

Ton cher oncle…


P03/J.49, Fonds De Beaujeu, Centre d'histoire La Presqu'à®le

Retour vers le haut de la page