Amédée écrit à son oncle Joseph-Dominique-Emmanuel Le Moyne de Longueuil et à sa tante, Louise Prud’homme, habitant au Canada. C’est la 4e lettre d’Amédée. Il parle de ses sentiments envers sa famille du Canada et de son désir de les connaà®tre.
Activités économiques, organisation sociale
Londres ce 2 avril 1798.
Mon très cher oncle et ma très chère tante.
Mon papa n’est pas plus joyeux que moi, quand il reà§oit de
vos nouvelles, il me semble que cette lettre, est mon bien. Qu’avec
plaisir je lis au bas les marques du souvenir que vous voulez bien
m’accorder. Oui; mon cher oncle, et ma chère tante, ce souvenir si
doux pour mon cÅ“ur; est, j’ose le dire, bien mérité. Car il se passent
bien peu de jours, sans que je ne parle de vous, et de toute ma
famille; avec mon papa. Il me dit souvent que si Dieu permet qu’il
rassemble quelques débris de notre fortune[1], que nous irons vivre
auprès de vous. Que je serois heureux de vous connoà®tre ; de mériter
par ma tendresse vos bontés et votre amitié! Daignez cependant,
ne pas me les refuser, si le sort me prive de ce bonheur; et croyez
qu’a l’exemple de mon papa, je saurai dans quelqu’endroit que
j’habite, respecter et chérir le sang dont je sors.
Je suis avec le plus profond respect
Mon très cher oncle et ma très chère tante,
Votre très humble, très obéissant, et très
soumis neveu
P03/A.223, Fonds De Beaujeu, Centre d'histoire La Presqu'à®le