20 juin 1795 : Lettre d'Amédée à  Joseph-Dominique-Emmanuel

Résumé de la lettre

Première lettre d’Amédée de Beaujeu à  son grand-oncle Joseph-Dominique-Emmanuel Le Moyne de Longueuil, habitant au Canada. Dans cette lettre jointe à  celle de son père, Amédée, qui aura sept ans en septembre, fait preuve d’une grande maturité. Il déclare à  son oncle que son père et lui retourneront en France si les nouvelles de St-Domingue sont favorables. Puis il ajoute qu’il aimerait mieux aller au Canada pour rejoindre sa famille qu’il ne connaà®t pas, mais que leur revers de fortune les empàªchent de réaliser ce désir.

Mots clés

Organisation sociale, activités économiques

Transcription


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Lettre d'Amédée du 20 juin 1795, page 1

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Mon cher oncle,

Mon papa me charge de vous dire qu’il est on ne peut plus
content de moi; et que ce sera vous prouvez mon attachement
que de me comporter toujours de manière, à  ce qu’il n’ait
jamais rien à  me reprocher. Jugez, mon cher oncle, combien
il me sera facile de me conduire toujours de màªme, étant
guidé par deux véhicules aussi puissants, l’un, de mériter
vos bontés et votre amitié, l’autre, de pouvoir dédommager,
par ma conduite, un père qui seul a pris soin de mon
éducation. Nous espérons aller en France si les nouvelles de
St Domingue sont bonnes. J’aimerois bien mieux aller en
Canada voir une famille que j’aurois tant de plaisir à  connoà®tre,
« mais il faut de la fortune », me dit mon papa. Je lui


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Lettre d'Amédée du 20 juin 1795, page 2

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réponds, que c’est l’acheter bien cher, que de me priver,
pour un si vil métal, de ce qui me rendroit aussi heureux.
Je ne perds pas cependant l’espoir agréable de vous voir
un jour; jamais je n’oublirai le Canada. Cette terre devient
sacrée pour moi étant habitée par des parents qui me sont
aussi précieux. Je vais mettre tous mes soins à  mériter leurs
bontés, et si vous voulez, mon cher oncle, adoucir la perte
que j’éprouve n’allant pas encore vous rejoindre; pensez
quelquefois à  votre pauvre Amédée, et soyez persuadé,
qu’il vous respecte autant qu’il vous aime.

Je suis avec ces sentiments,

Mon cher oncle,

Votre très humble et
soumis neveu.

Amédée de Beaujeu.


P03/A.215, Fonds De Beaujeu, Centre d'histoire La Presqu'à®le

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