15 octobre 1783 : Lettre de Joseph-Dominique-Emmanuel à  Franà§ois-Charles

Résumé de la lettre

Dans cette lettre rédigée à  Montréal, Joseph-Dominique-Emmanuel Le Moyne écrit à  son neveu Franà§ois-Charles de Beaujeu qui habite Paris. Il lui confirme avoir reà§u ses deux dernières lettres de 1782 et 1783 et lui reproche de ne pas donner de ses nouvelles plus souvent. Par contre, il le félicite d’avoir été choisi pour apporter les paquets à  la cour à  son retour de l’expédition à  la Baie d’Hudson, et de son prochain mariage. Suit un discours sur l’importance de bien se comporter indiquant que si sa conduite lui convient, il recevra 40 louis supplémentaires en plus des 50 piastres et des 40 louis qu’il lui a déjà  donnés par l’entremise de Doutreleau. Il termine en précisant qu’il a fait inoculer le plus jeune frère de Franà§ois-Charles, Jacques-Philippe, de la petite vérole.

Les frères de Franà§ois-Charles, Louis-Joseph et Jacques-Philippe, le saluent en postscriptum. à€ la fin de la lettre, il y a un mot secret qui donne des nouvelles peu reluisantes du reste de sa famille.

Mots clés

Organisation sociale, réalités culturelles

Transcription


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Lettre du 15 octobre 1783, Joseph-Dominique-Emmanuel à  Franà§ois-Charles, page 1

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A Montreal le 15 8bre1783

Jai reà§u vos lettres mon cher neveux du 2 xbre 1782 et du 26 fevrier 83
qui mont fait un plaisir infini. Je commencais a me desesperer davoir
de vos nouvelles. Je pensois que vous vous etié livré, au libertinage et
que vous aviez oublyé pere et mere, care depuis que vous ete sorti de
ce paà¯s vous navez pas donné signe de vie. Jai beaux eu minformé
je nen et pas eté plus satisfait. Il a falue une suspention dharme pour
en avoire. Jai eté flatté daprendre que lon vous est choisi pour apporté les
paquets de la cour. Sa vous a mis dans le cas de vous faire connoitre au
ministre, et a monsieur de Vergenne dont le fils est votre parans. Cultivé,
mon cher neveux, toutes ces protections qui vous seront toujour necessaire
pour vous et votre famille. Souvené vous, mon cher ami detre le pro-
tecteur de vos freres qui sont dune jolie figure, mais san fortune. Votre
papa et votre maman, ne peuvent pas vous laissé grand choses, en
concequance travaillié a vous faire un sore, vous ete en passe, #la conduitte
que vous tiendrai vous servira beaucoup. Je vais leur donné toute le-
ducation que lon peut donné dans ce paà¯s, et jespere que par la suitte vous
pourai voire a les placés. Voila la seul resource que je leur voy.
Faitte vous mon cher ami dou vous sorté et proffité de la vainne
pendent que vous ete a màªme. Ci ce que vous me marqué est vrai, que vous
allé faire un mariage avantajeu, dune bonne demoiselle, je vous en fait
mon compliment de bien bon cœur, mais je suis surpris que vous nous
donné pas le nom de la demoiselle, surtout a votre papa et a votre
maman, et vous ne leur demandé pas leur consentement, vous ete
comme un etourdit, malgré cela il vous envoye leur contra de
mariage et tout ce que vous leur avez demandé. Je scais que les jeunes
jean sont avantajeu, et se vente quelquefoy malapropaux, je serois
flatté que vous ne fussiez pas de se caracter, care jen rabaterois
beaucoup sur votre compte. Mais ci vous vous comporté bien


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Lettre du 15 octobre 1783, Joseph-Dominique-Emmanuel à  Franà§ois-Charles, page 2

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soyez sure mon cher neveux que je memploiroit a vous rende service
et que je ne vous oublirai jamais, rien ne me fera plus de plaisir quand
japrendrai que vous voyez bonne compagnie, il ny a pas de fortune, mon
cher neveux qui puisse egalé a une satisfaction pareille. Enfin ces pour
vous, et sa fera beaucoup pour toute votre famille, mais je suis surpris
que les connoissances que nous avons a Paris ne nous donne aucune de vos
nouvelle. Je nes que Monsieur Doutreleau qui me marque vous avoire vu et
vous avoire donné cinquante piastre. Jen suis tres flatté, mais je vois par ce
quil me marque, que vous ne lavez pas vu depuis que vous lui avez envoyer
vos lettre, et quil ne sà§ais pas si vous ete retourné a St Domingue. Nous
avons Monsieur de Lotbiniere notre parans qui est a Paris qui ne parle pas
de vous, ces ce qui me surprend. Il paroit que vous navez pas charché
a connoitre les personne de votre paà¯s. En outre il est connue de toute
la famille de Vaudreuil, pusiquil est leur allié et que vous les connoissai
ayant servi sous le marqui.

Je seroit tres faché mon cher neveux de vous faire manqué votre
etablissement en vous refusent de largent. Je marque a Mr Doutreleau
ou Mr Pointard, avocat, a lhotel de Lamoignon, rue pavée au Marais
a Paris, de vous compté quarante louis. Comme mes rentes, se touche
tous les six mois, il ne poura vous compté que cette somme pour le
present, et ci il voit que votre conduitte, soit exactte, et ce que vous
me marqué soit vrai, il vous contera les quarante autres quelque tems
apprès, pour ne pas le gené, attendue que je tire sur lui, cette année
etant aubligé de faire un moulin.

Enfin mon cher neveux je seroit flatté que vous puissiez possedé
la demoiselle, qui est belle, jeune, aimable au possible, riche pour
lavenire, appartenent a un pere qui tien, une des première place
dans la robe, en outre, demoiselle de condition tenent a une famille
distingue. Je veu bien vous croire, mais vous auriez pue nous donné
son nom, cela nous auroit flatté, a ce détaille je vous trouveroit très
heureux mon cher neveux, je vous donneroit mon agrement avec plaisir.


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Lettre du 15 octobre 1783, Joseph-Dominique-Emmanuel à  Franà§ois-Charles, page 3

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Je ne doutte pas que votre figure, et votre bonne conduitte ne vous
mette a màªme de vous procurai une etablissement favorable. Voila deux
points qui sont essencielle, pour un jeune homme, et soyez sure que
sa sera une grande consolation pour moy quand japrendroit que les
personnes qui mapartienne jouisse dune grande consideration dans
le monde. Lisé listoire du Canada et vous verai comme toute votre
famille ces comporté et suivez leur trace.

Donné nous de vos nouvelles mon cher ami le plus souvent que vous pourai
votre chere tante est bien sensible a votre souvenire, elle vous embrasse
de tout son cÅ“ur. Elle auroit ete tres flatté que vous eussié pris la
permission de lui ecrire. Elle presume que ces un peut de negligence
de votre pare. Toutes vos sœurs se porte asse bien. Il ny a pourtant que
Saveuse qui est dune faible sante. Je vais commencé a faire inoculé le
dernier de vos petit frere qui ne la pas eu. Chevalié la attrapé lannée 1770
Quil a failli mourir.

Adieu mon cher neveux jouisse toujours dune bonne santé, soutené
vous bien dans vos protection et aupres de la belle, sans nom.
Je vous embrasse de tout mon cœur et suis votre cher oncle

Longueuà®l

Mon cher frere
Mon cher oncle nous laisse un petit vide dans sa lettre
Pour vous temoigner que vous avez deux freres qui sans vous
Connoitre vous aime de touts leurs cœurs
Cest dans ces tendres sentiment quils se disent
L’un et l’autre

Mon cher frere

Votre tres humble
et affectionné frere

Chevalier de Beaujeu
Saveuse de Beaujeu


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Lettre du 15 octobre 1783, Joseph-Dominique-Emmanuel à  Franà§ois-Charles, page 4

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Lisé tout bas

Je vous previent mon cher neveux par ce petit billet que vous
jetterai au feux appres en avoire fait la lecture crainte que on
ne puisse vous faire tore a votre mariage.

Taché mon cher ami de vous pourvoire et de vous faire un sore
care votre papa et votre maman, ont mengé ce quils ont, votre
mere a repondue pour votre pere qui avoit fait beaucoup de
dette dans les paà¯s dans aux, et le peut déconnomie de votre ma-
man, les on mis dans le cas de tout mengé. Jai voulue
vendre le peut quil restoit, affin de pouvoire vous le sauver
et avec la rente je vouloit les placé a lhopital general, mais
votre mere na pas voulue. Je vois avec peinne quil vont toutes
achever. Se bien ou il sont appartien a votre mere, et
voila appresent, les biens qui vont tombé. Monsieur
Brilland evaique de quebec, qui etoit un intime
ami de mon pere la bien fait voire dans ce moment
il a placé votre sÅ“ur Saveuse, a lhopital general, il a
donné un fond pour cela, et a mis sa petite sÅ“ur avecquelle
et moy jai pris vos deux freres, vous voyez mon cher
amy, la vérité. Votre sÅ“ur ainé, nous a donné beau-
coup de chagrin, elle a decampé avec le fils de Biron
voyageur, et nous avont ete obligé de les mariés, ella est a
present avec son mari au vilage de St Regisse a traité. Elle a un
petit garà§on, et est grosse. Son mari na point de


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Lettre du 15 octobre 1783, Joseph-Dominique-Emmanuel à  Franà§ois-Charles, page 5

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fortune, et est un libertin. Enfin mon cher ami dieu
a voulue nous donné cette croix. Jai la une tuite de
taille. Ces pourquoi mon cher ami je vous engage a vous
faire des connoissence et de bonne protection, et a ne jamais
menquai de sentiment, care ci sa nous laisse nous somme
perdue. Taton nous mon cher ami et regardont, dou
nous sorton. Taché donc mon cher ami detre le protecteur
de vos freres qui son jenttils et qui on du sentiment. Jespere
quil nous donneront toute sorte de consolation. Je men flatte.
Menagé mon cher ami le peut que vous pouvez avoire. Cy
vous me donné de la satisfaction vous pouvez etre sure
que je ne vous abandonnerai jamais, et que vous me trouverai
toujour.


26 AP, Fonds Pointard, Archives nationales de France

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