15 mars 1782 : Lettre de Doutreleau à  Joseph-Dominique-Emmanuel

Résumé du document

Jean Doutreleau, procureur franà§ais, écrit à  Joseph-Dominique-Emmanuel, son client au Canada. Sur la première page de cette lettre, Doutreleau discute de certains détails concernant la succession de Paul-Joseph, le père de JDE. Et sur la deuxième, il compare les coà»ts de la vie au Canada et en Europe en donnant quelques exemples du prix des aliments. Il n'a toujours aucune nouvelle de Franà§ois-Charles. Doutreleau termine en offrant à  JDE de s'occuper gratuitement de quelques commissions pour lui puisque son nouveau chargé d'affaires est très occupé.

Mots clés

Activités économiques

Transcription


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Lettre du 15 mars 1782, Doutreleau à  Joseph-Dominique-Emmanuel

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15 mars 1782

Je garde toujours votre vaiselle d’argent en
attandant vos ordres. Si vous etes dans le dessein
de la vandre, vous pouriés le faire a present.
Vous jouiriés toujours de cet arg[ent] qui ne fait
rien sinon je la garderay pour vous l’envoyer
a la paix.

Il y a aparance par le compte que je vous
envoye cy joint que si Monsieur votre pere
eut vecu et qu’on luy eut payé sa pansion
il n’auroit pas emprunté et que luy ayant
avancé a peu pres le montant de sa pansion
Madame de Beaujeu doibs vous tenir compte
des avances que vous luy avés fait comme
je ne sache avoir rien de plus a vous
marquer je finis en vous priant d’asseurer
Madame de Longueuil et toute sa famille
de mes tres humbles respects et d’etre
persuadé du sincer attachement avec
lequel je seray toujours pour vous
Monsieur votre tres humble et tres obeisant
serviteur Doutreleau rue Notre-Dame Nazareth

Paris le 15 mars 1782

Votre encre est toujours bien blanche.

<Cy joint des lettres que Madame de Surimeau m’a adressé
pour vous faire tenir. Je croi avoir veà» sur un de vos certifficats
le nom de Dominique avant celuy de Joseph mettés les toujours sur le nom de
Joseph Dominique Emmanuel et ne les datés pas plus du dernier decembre seulement d’aout
ou [septembre] comme vous voudrés car les payeurs pouroient scavoir
qu’il ne par pas de vaisseau au dernier decembre.>


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Lettre du 15 mars 1782, Doutreleau à  Joseph-Dominique-Emmanuel

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Voicy mon tres cher Monsieur la continuation de ma
lettre par laquelle je commance par vous dire d’envoyer
vos certifficats de vie [sur une seule feuille] car la blanche est tout a fait
inutile et coute au moins 30s de port chaque.

Je ne comprend pas que tout soit en Canada aussy
cher. Jay veà» le boeuf a 3 ou 4s la livre. Je croi que
c’est M[onsieur] Bigot qui a tout fait augmanter en Canada.
A Paris ou il y a a present plus d’un milion d’ames
il ne vaut que 9s la livre avec de la rejouissance et
10s sans et le pain de 4# 10s le pain. Nous ne nous
apercevons icy de la guerre que par les emprunts que
le Roy est obligé de faire et quelques impots qui sont
augmantées. Le vin a eté cette année si abondants
qu’il ne c’est pas trouvé assez de tonneaux wides et
qu’on a eté obligé dans garder une quantité dans
des cuves. Le tonneau wide qui valloit ordinairement
40 ou 50s c’est vandu 10#. Il seroit bien a souhaiter
que cette guerre cy finisse bientot et je ne peut
pas croire qu’elle dure encore longtemps.

Comme il ne passe personne de St-Domingue je ne puis
avoir de nouvelles de M[onsieur] de Beaujeu. Jay ecrit a M[onsieur]
l’abbé de Beaujeu pour le prier de m’en donner. Il
ne m’a seulement pas fait reponse, il faut attandre
la paix.

Si vous avés quelque commission a faire marqués le
moy je les feray avec plaisir car celuy qui est
chargé de recevoir vos rantes est surchargé
d’affaires. Il recoit a la ville plus de douze
ou quinze cent mil livres ce qui l’occupe beaucoup
ainsy que les commis je vous offre avec plaisir
et gratuitement.


P03/H.094, Fonds De Beaujeu, Centre d'histoire La Presqu'à®le

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